Déployées sur un siècle, les quinze histoires d’amour, de haine et de mort qui constituent ce recueil offrent une large mosaïque de tons, de styles et de lieux. De Villiers de l’Isle-Adam à Claude Seignolle et de Ouessant aux Monts d’Arrée, le fantastique breton se nourrit au riche réservoir des croyances mortuaires traditionnelles pour nous mener aux confins de l'inconcevable…
« Je n’y crois pas, j’ai battu tous les sentiers du monde et, pourtant… » déclare le narrateur dans la nouvelle d’ouverture. Croire ou ne pas croire, avoir peur ou jouer à avoir peur ? Le doute s’installe et le jeu tacite auteurs-lecteur peut commencer. Les dix auteurs invités ici ne s’en privent pas. Non sans une pointe de dérision, parfois, ces maîtres de la mystification ténébreuse bousculent l’entendement, rappellent les vieux démons et flattent les fantasmes inavoués. Et le lecteur ? C’est si tentant, la mystification, quand elle est consentie !
En 1995, un groupe d’auteurs et de critiques britanniques décida de décerner un « Booker Prize » (l’équivalent du Goncourt) au meilleur roman de l’année 1895. Les Trois Imposteurs d’Arthur Machen figurait sur la liste. Le jury s’accorda sur un point : cent ans après sa parution, c’était toujours un livre « répugnant ». Et Les Trois Imposteurs — la Société des amis d’Arthur Machen en rit encore — repartit bredouille.
Plus d’un siècle après sa publication. Les Trois Imposteurs n’a en effet rien perdu de son potentiel d’inquiétude, d’effroi et d’ironie. Hommage avoué de l’auteur gallois au Dynamiteur de l’Écossais Robert Louis Stevenson, Les Trois Imposteurs se déroule dans le Londres désert et nocturne des ruelles et des arrière-cours. Deux Londoniens oisifs, les pompeux Dyson et Phillipps, se trouvent malgré eux mêlés à de mystérieux événements, et trois inconnus malicieux leur racontent de très étranges histoires (assassinats, disparitions, transmutations effroyables), à seule fin de retrouver un énigmatique et criminel jeune homme à lunettes.
Des Trois Imposteurs, on connaissait en France trois des récits absurdes : « La Poudre blanche », « Le Sceau noir » et « La Vierge de Fer ». Plus de cent ans après sa scandaleuse apparition dans les librairies britanniques — les critiques de l’époque le jugèrent souvent avec autant de répulsion que ceux d’aujourd’hui —, le public français peut enfin découvrir dans son intégralité cette œuvre maîtresse de la littérature fantastique.
Alors que les anthologies vampiriques abondent, le loup-garou paraît bien à la traîne. Or, à part les vampires, qui mieux que le loup-garou plante le plus souvent ses crocs acérés dans nos rêves, et ce, depuis bien plus longtemps que son compère ?
De l’Antiquité à nos jours, Lunes de sang nous propose un voyage au cœur de la lycanthropie, dans la fiction comme dans l’histoire et le folklore, et nous emmène à la rencontre d’auteurs mythiques et de spécialistes du sujet.
De Pétrone à Ovide, de George Sand à Erckmann-Chatrian, de Guy Endore à Algernon Blackwood, de Hugh B. Cave à Rudyard Kipling, ils sont tous là pour vous tenir en haleine avec leurs textes terrifiants… ou pleins d’humour.
De plus, le lecteur trouvera dans cette anthologie plusieurs inédits rédigés spécialement pour elle par Barbara Sadoul, Jean-Jacques Jouannais, Antoine de Frontval et Tony Mark.
En complément, Jacques Finné et Alain Pozzuoli vous proposent, dans ces Lunes de sang, un panorama de l’histoire des loups-garous dans la littérature et le cinéma fantastiques des origines à nos jours.
Un ouvrage éminemment indispensable, donc…
Tod Robbins, écrivain américain né à Brooklyn en 1888 et décédé en France en 1949 à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est l’auteur de deux recueils de nouvelles et de plusieurs romans. L’un d’entre eux, Mysterious Martin, publié en 1912, est l’un des tous premiers dont le personnage central est un tueur en série.
L’œuvre que vous allez découvrir ici, est constituée de nouvelles bizarres, étranges, effrayantes et grotesques, où le ton plein d’humour et l’écriture particulièrement originale de Tod Robbins fait merveille.
Qui veut une bouteille verte ?, introuvable depuis des décennies, est publié ici pour la première fois en français dans son intégralité. En effet, on trouvera dans ce recueil la nouvelle « Les Éperons » — dans une nouvelle traduction — dont Tod Browning s’inspira en 1932 pour l’écriture de Freaks ou La Monstrueuse Parade — film-culte du cinéma fantastique s’il en est ! — et qui avait été négligée dans la première édition française de ce recueil, en 1943.