Oubliés, certes ils le sont bien, ces rois et ces reines qui ont fait la Celtie. Ils l’ont pourtant construite et défendue avec constance au cours des siècles contre Romains, Saxons, Vikings et Francs.
    Rois mythiques, tel Nuada-à-la-main-d’argent, vainqueur des Fomoire, rois légendaires comme Marc’h, rival de Tristan l’amant d’Yseult la Blonde, rois historiques comme Érispoé, fondateur du royaume de Bretagne, rois gaulois enfin, plus proches et pourtant si lointains, tels Commios l’Atrébate, ennemi irréductible de César, ou bien sûr Vercingétorix qui signa la fin de la Gaule celtique. Tous ont édifié en mille ans notre maison commune, cet “Empire avorté”. Tous ont contribué à faire ce que nous sommes et à construire cette identité culturelle dont nous nous réclamons.
    Leur valeur au combat, leur fougue belliqueuse, leur haine du Romain, du Saxon, du Viking ou du Franc n’ont rien pu faire, toutefois, pour les sauver d’un désastre annoncé. Jamais, ils n’ont atteint à l’unité qui aurait pu, en tant d’occasions manquées, asseoir leur indépendance.
    Après les Dieux oubliés, ce deuxième tome des Celtes fait justice de l’oubli collectif dans lequel sont tombées ces grandes figures de notre Histoire.