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En 1995, un groupe d’auteurs et de critiques britanniques décida de décerner un « Booker Prize » (l’équivalent du Goncourt) au meilleur roman de l’année 1895. Les Trois Imposteurs d’Arthur Machen figurait sur la liste. Le jury s’accorda sur un point : cent ans après sa parution, c’était toujours un livre « répugnant ». Et Les Trois Imposteurs — la Société des amis d’Arthur Machen en rit encore — repartit bredouille.
Plus d’un siècle après sa publication. Les Trois Imposteurs n’a en effet rien perdu de son potentiel d’inquiétude, d’effroi et d’ironie. Hommage avoué de l’auteur gallois au Dynamiteur de l’Écossais Robert Louis Stevenson, Les Trois Imposteurs se déroule dans le Londres désert et nocturne des ruelles et des arrière-cours. Deux Londoniens oisifs, les pompeux Dyson et Phillipps, se trouvent malgré eux mêlés à de mystérieux événements, et trois inconnus malicieux leur racontent de très étranges histoires (assassinats, disparitions, transmutations effroyables), à seule fin de retrouver un énigmatique et criminel jeune homme à lunettes.
Des Trois Imposteurs, on connaissait en France trois des récits absurdes : « La Poudre blanche », « Le Sceau noir » et « La Vierge de Fer ». Plus de cent ans après sa scandaleuse apparition dans les librairies britanniques — les critiques de l’époque le jugèrent souvent avec autant de répulsion que ceux d’aujourd’hui —, le public français peut enfin découvrir dans son intégralité cette œuvre maîtresse de la littérature fantastique.
Arthur Machen, fils d'un prêtre anglican, est issu d'un village qui passe pour avoir été une des capitales du roi Arthur et des chevaliers de la Table ronde. Cet environnement semble avoir eu une importance primordiale dans son évolution. Très jeune, il rejoint Londres où il exercera de multiples professions. Ses principaux ouvrages, le Grand Dieu Pan ou la Colline des rêves, sont aujourd'hui devenus des classiques de la littérature fantastique.