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Où les rois fatigués cherchent leur passé dans la poussière, où trois esprits du mal se font passer pour divins et transforment des babouins en hommes, où les dieux se moquent de leurs malheureuses créatures — et des autres dieux —, où Famine a les yeux verts et Sécheresse la fourrure grise…
Avec Le Temps et les Dieux, Lord Dunsany poursuit l’ironique chronique commencée avec Les Dieux de Pegana. Chronique de mondes et de contrées sortis "de ses rêves", Yarnith, Averon et Zarkandhu, aux fragiles cités sans cesse menacées par l’humeur, et l’humour, bien particuliers des dieux…
Et qui d’autre que ce géant encore trop méconnu de la littérature anglo-saxonne peut mêler avec autant de talent, autant de virtuosité, la fausse simplicité du style, la beauté du chant, la richesse de l’évocation, l’inquiétude de la quête — hommes et dieux sans relâche cherchent le temps disparu, la foi impossible — et sa grinçante vanité ? La voix qui parle dans Le Temps et les Dieux, jamais nommée, pourrait être celle de Job, de l’Ecclésiaste ou de Zarathoustra… mais sa séduction est unique. Il faut séance tenante la suivre dans le dédale brumeux de Pegana et de ses mondes, une fois de plus mis en images par le complice attitré de Lord Dunsany, le grand illustrateur anglais Sydney H. Sime.
Edward John Moreton Drax Plunkett, XVIIIe baron Dunsany, est issu d'une vieille famille irlandaise. Il fera ses études à Eton, puis à Sandhurst, le “Saint-Cyr britannique”. Mais la carrière de la plume prévaut sur celle des armes et Lord Dunsany se lance à corps perdu dans l’écriture. Professeur, journaliste, conférencier, il participera également activement au développement de l’Abbey Theatre avec son ami W. B. Yeats. Son œuvre, encore mal connue en France, puise sa force aux sources de la mythologie celtique.Il meurt en 1957, reconnu par de nombreux auteurs, parmi lesquels le flamboyant H.P.Lovecraft, comme un des maîtres de la littérature fantastique.