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Une inquiétante malade réussit-elle à échanger sa santé déficiente contre celle, florissante, de son infirmière ? Une idole africaine, offerte à une petite fille anglaise peut-elle imposer sa domination sanglante aux blondes poupées de la chambre d’enfant ? Une main embaumée est-elle devenue cette "bête à cinq doigts" qui sème la peur et la mort autour d’elle ?
Voici quelques-unes des questions que suggère l’imagination débordante de William Fryer Harvey (1885-1937), l’un des grands auteurs de la littérature fantastique anglaise, dont l’œuvre était demeurée peu connue du public français. Avec un art diabolique, Harvey peut faire frissonner d’horreur son lecteur comme il peut faire naître en lui une sourde inquiétude. Jouant tour à tour des explications rationnelles et des hypothèses surnaturelles, il sait créer un climat apparemment banal. Quoi de plus rassurant que le tic-tac familier d’un réveil récemment remonté ? Mais quoi de plus angoissant s’il s’égrène dans une maison aussi hermétiquement close qu’inhabitée ?
Avec La Bête à cinq doigts, considéré en Grande-Bretagne comme un des classiques du genre, et les vingt nouvelles de ce recueil, William Fryer Harvey apparaît comme l’un des maîtres incontestés de la peur.
Après une enfance particulièrement heureuse dans une famille quaker, il entame de brillantes études qui s'achèvent par un diplôme de médecine obtenu à l'université de Leeds. Ses études sont pourtant interrompues par des problèmes de santé. Il voyage alors à travers le monde, et passe plusieurs mois de convalescence en Australie. À son retour, ses histoires sont publiées dans Midnight House and Other Tales. Un acte de bravoure lors du conflit mondial lui laissera de telles séquelles qu'il sera obligé de prendre sa retraite en 1925. Au cours de différents séjours en Suisse ou chez lui à Weybridge, il écrit l'essentiel de son 'uvre et notamment certains de ses plus célèbres contes fantastiques comme " La Bête à cinq doigts ". Il s'éteint à son domicile de Letchworth.