Récit de voyage
De son vivant, Anatole Le Braz n’a rien publié sur l’Irlande, à l’exception de deux ou trois textes, assez courts, qui n’ont que peu contribué à sa renommée littéraire. Ce Voyage en Irlande, extrait de ses cahiers manuscrits conservés au Centre de Recherche Bretonne et Celtique de Brest, n’en revêt donc que plus d’importance : il relate son séjour (avril-mai 1905) à Dublin, en Ulster et dans le nord-ouest du pays, qui permit notamment à l’écrivain breton de rencontrer les leaders nationalistes Michael Davitt et John Dillon, le dramaturge John Millington Synge et le président de la Ligue Gaélique et futur président de la République d’Irlande, Douglas Hyde.
Le Voyage en Irlande est suivi de ses notes d’Angleterre (1906, 1907, 1913) et du pays de Galles (1899).
“Anatole Le Braz (1859-1926) reste sans doute, de tous les écrivains bretons sans exception, celui qui a le plus intimement pénétré tous les secrets de l'âme bretonne.”
Cette citation d'Anatole Rivoallan semble parfaitement définir la finesse d'écriture et de perception dont a fait preuve Anatole Le Braz à travers toute son œuvre. Romancier, poète, conteur, conférencier, il a su laisser la parole aux “grandes voix éternelles du vent, de la mer, de la forêt et de la légende”.
Né dans une famille d'instituteurs publics, apôtre de l'idéal républicain, le collecteur de La Légende de la Mort a également été le disciple d'Ernest Renan et de François-Marie Luzel, l'ami de Lucien Herr, de Victor Basch, de Maxime Maufra, de John Millington Synge ainsi que du Président irlandais, Douglas Hyde. Conférencier de l'Alliance française aux États-Unis et au Canada, il s'est insurgé très tôt contre la politique d'étouffement de la langue bretonne. Féministe convaincu, véritable père fondateur du Mouvement breton dès 1898, il a toujours privilégié la plus large ouverture possible sur le monde, conjuguée à l'obsession constante de l'Au-delà et de l'Ailleurs.