Cadoc est parfois présenté comme un simple chevalier, fils de Gwynlliw, soldat, seigneur de Gwynllwg en Glamorgan. D’autres traditions en font un savant religieux, fondateur des écoles de Caerlleon-sur-Wysg, de Llancarfan — dont il aurait été l’abbé — et de Llanilltud Fawr. Il incarne tantôt l’un des trois sages, tantôt l’un des trois poètes, tantôt l’un des trois juges du grand Conseil d’Arthur.
Arthur, en effet, apparaît à deux reprises dans La vie de Saint Cadoc telle que l’a rédigée Llefris de Llancarfan. Une première fois, il convoite la mère de Cadoc ; une autre fois, il réclame une compensation démesurée pour la perte de l’un de ses guerriers, et le juge, à la fois druide, poète et sorcier, transforme en touffes de bruyères le bétail convoité.
Faut-il admettre une pluralité de Cadoc : un abbé, un barde païen, un juge du grand conseil d’Arthur, un druide ?
En méditant ses “dicts”, le lecteur fera son opinion.
L'œuvre de Philippe Camby est un celle d'un génie. Mais son éditeur complote tout seul pour ne la révéler qu'à titre posthume. Il se console en sachant qu'un jour ou l'autre on gravera en lettres d'or sur le fronton de l'Académie gallèse sa sublime devise : Pas toujours erectus, et si loin du sapiens.