Les treize nouvelles qui composent Le Visage du Mal sont parmi les plus représentatives de l'œuvre de Frank O'Connor.
Des conceptions faussées d'un enfant sur les choses du sexe, et de la vie en général, au combat de deux moines en proie à la tentation du jeu, elles pénètrent le caractère irlandais pour mettre à jour certaines de ses facettes les plus typiques, mais également les plus attachantes.
La fraîcheur et la vitalité de leur style, leur humour typiquement irlandais — cérébral sans être caustique, bienveillant sans tomber dans la sensiblerie —, en font des perles du genre.
Suivons donc, sur les rives de la Lee ou au plus profond de la campagne de Cork, ces personnages hauts en couleur que met en scène, pour notre plus grand plaisir, ce maître incontesté de la nouvelle.
Autodidacte, Frank O'Connor s'initia dès son plus jeune âge au gaélique et se passionna pour l'étude des légendes, de la musique et de la poésie de son pays.
On lui doit plusieurs romans, pièces de théâtre, essais littéraires et traductions, mais c'est surtout pour ses nombreuses nouvelles qu'il est aujourd'hui mondialement reconnu. Perfectionniste, n'hésitant jamais à réécrire ses textes ' il en donna parfois jusqu'à douze versions différentes ! ', il ne considérait pas le rôle d'un écrivain comme celui d'un simple observateur. "Il m'est impossible d'écrire sur un personnage que je n'admire pas, disait-il. L'écriture est la célébration d'un héros, d'un concept." L'empreinte qu'il a laissée sur la littérature de langue anglo-saxonne n'est pas prête de s'effacer.
Il s'est éteint à Dublin.