Essai
Ni essai, ni biographie, Stèle pour Lamennais est un éloge volontairement partial et décidément passionné de la personnalité et de l’œuvre du grand théoricien du catholicisme social de la première moitié du xixe siècle. Certes, nul n’ignore que l’histoire littéraire et politique, l’Histoire tout court, a de fâcheuses amnésies. Mais, pour ce qui concerne Lamennais, l’oubli de nos contemporains apparaît à l’auteur comme quelque chose de scandaleux. Il faut voir ce livre comme une sorte de réparation morale à l’endroit du prêtre exalté et du Breton farouche qui prépara dramatiquement les grands chemins qui devaient conduire l’Église de Rome aux allègres vents libres de Vatican Il. Ainsi, cette « stèle » est d’abord le signe d’une vive admiration, la pierre d’une haute fidélité.
Sur cette pierre dressée, on lira aussi la colère d’un écrivain qui, dans le sillage mennaisien, rejette les théories matérialistes qui ont dévoyé la Révolution. Quand on chasse l’Esprit, la liberté et la joie s’en vont.
N’importe… Xavier Grall nous vient de Bretagne. Et c’est à un très grand Breton qu’il a voulu rendre hommage après avoir étrillé quelques chevaux couchés. Un temps pour la fureur. Un temps pour l’amitié. On est comme ça, quand on a la mer à l’ouest de son jardin…
Xavier Grall (1930-1981) a été le barde d’une Bretagne rêvée. Dans ses nombreux textes — il fut poète, essayiste, journaliste, romancier — il chantera toujours une vision unique et personnelle de son pays et de son peuple. Excessif et passionné, tendre et torturé, Xavier Grall est l’une des plus grandes plumes de la littérature bretonne de langue française.