« Moi le SDF Karnak, je suis le dernier des Ducs de Bretagne, royaume de la glace et du vent — sans la vie… Karnak Ier. »
« Je ne suis l’homme que d’une seule fierté. Je ne La nomme pas, mais Elle m’a remis debout jusqu’à ce que je crève et Elle me “donne envie de vivre, de La suivre, jusqu’au bout, jusqu’au bout” ».

Grâce à la culpabilité humaine, presque chaque distributeur de billets a son SDF, comme le bernard-l’hermite a sa coquille.
Sans chien, ni crête dressée sur le crâne, ni vêtements kakis, Karnak n’échappe pas à cet écosystème de la rue. Le plus grand, le plus vieux, le plus lourd, il a la meilleure place de la ville, sous le DAB de la place du marché. De son observatoire au ras du sol, sur son carton, à côté de sa boîte de maquereaux qui peine à se remplir de monnaie, il surveille la rue, obsédé par la météo maussade et par ses pensées qui l’amènent loin, très loin, de son quotidien gris filasse.
Dans ces chroniques, récits autobiographiques où il trouve enfin sa place, déformant le réel dans une langue rude et concise à l’humour grinçant, le vieux solitaire nous emporte dans huit  futurs possibles où se mêlent catastrophes climatiques, écologiques, politiques et la furie des hommes.