Ouessant, Sein, Belle-Île, Bréhat, Callot… Et Ys, Tolente et Occismor… Îles… Le voyage vers ces terres des confins et ces bastions du songe dépasse la simple satisfaction d’une curiosité touristique ou ethnologique. C’est, à travers un parcours d’images et de mots, une leçon de plein vent, d’air salubre, de pas rugueux, de géographie vivante, appréhendée au rythme du corps et du regard qui découvre. C’est une rêverie aussi commandée par l’isolement, le dépaysement, l’appropriation progressive d’un territoire marqué des charmes de l’avant.
Le parcours des îles du large de l’Armorique et de l’imaginaire peut être une manière d’assouvir une faim de grands paysages originels. Parce qu’il est bon parfois de partir, de s’octroyer le temps méditatif d’une traversée dont on se désole souvent qu’il soit si court, bon d’aller tout au bout de ces confins lacérés d’écume, sur ces proues où le vent règne en maître invincible.
La leçon des îles retrouve les errances et les éblouissements de l’origine. Elle est une griserie en permanence nourrie par les perspectives, les variations du ciel, la légende, les eaux d’émeraude, le souvenir des navigations fabuleuses et les aléas du compagnonnage marin.
Le paysage occupe une large place dans le travail photographique de Jean Hervoche. Il y recherche les images intemporelles et dépouillées où la présence de l'homme s'inscrit parfois comme " des signes compatibles avec ceux du paysage qui leur sert de trame.
Jean Hervoche ressent comme une nécessité les grands espaces naturels du nord de l'Europe qui ont su préserver leur identité.
L'atmosphère et la solitude des pays celtes le fascinent et c'est en automne et en hiver qu'il aime parcourir les terres d'Écosse et d'Irlande dont il traque inlassablement, comme en Bretagne, les lumières fugitives qui viennent révéler, un bref instant, la beauté latente des choses'
Le travail de Jean Hervoche sur les 'Mondes du nord' a donné lieu à de nombreuses exposition et ses photographies sont acquises dans des collections publiques et privées. Il a publié, chez le même éditeur : Îles, avec Philippe Le Guillou et Écosse, le pays derrière les noms, avec Kenneth White. Chez d'autres éditeurs : Bretagne, espaces et solitude (Jean Picollec), Un donjon et l'Océan, La Bretagne de Chateaubriand et Écosse, Higlands & Islands, (Artus), Bretagne, entre vent et amers (Apogée), et Saetas (Dana). Aux éditions Christian Pirot, dans la collection 'Maison d'écrivain', il a réalisé les photographies des ouvrages consacrés aux écrivains bretons : Louis Guilloux, Chateaubriand, Ernest Renan et Xavier Grall.
Originaire du Finistère, Philippe Le guillou est l'un de nos derniers romantiques. Son écriture glisse et s'ébroue depuis longtemps dans les terres et îles mystérieuses de cet Ouest mythique qu'il revendique avec force et émotion. Récompensé en 1997 du prix Médicis pour Les sept noms du peintre, on lui doit des ouvrages aussi magiques et majeurs que Le Donjon de Lonveigh ou le Livre des Guerriers d'or. Il a aussi publié Douze années dans l'enfance du Monde chez Gallimard.